Paroles d’athlètes

Cela va faire maintenant 2 semaines et demies que le mode “confinement” a été proclamé. Celui-ci a entraîné la fin des entraînements sur piste pour la majeure partie de nos licenciés. Seul, Tom REUX, sur liste “Relève” du ministère (JO 2024), continue à avoir accès aux installations (campus et stade du Cosec) où il s’entraîne 6 jours sur 7 en professionnel qu’il est sous l’œil bienveillant de Régis QUERARD, son entraîneur. Pour les autres, un long chemin se dresse devant eux pour pouvoir continuer à s’entraîner, garder leur motivation et souhaiter se maintenir au niveau de leurs espérances. Quelques-uns d’entre eux avaient déjà vécu la frustration de l’annulation des championnats de France jeunes (4 jours avant) et aujourd’hui, cet éloignement des pistes et salle de musculation les oblige à organiser leur entraînement différemment. Paroles d’athlètes….

Louis DIEUMEGARD, coureur de 400 m haies : “Je m’entraîne 7 jour sur 7 pendant cette période de confinement. Mes entraînements sont basés sur du sprint long (400m-200m) et court (20m-50m), du lactique (séance de 120m-150m-180m), de l’alactique (20m-50m-60m) et de l’aérobie ( fartlek et footing de récupération). Le point le plus important de mes entraînement est le travail de pied avec des bondissements de la pliometrie sur des marches et de la corde à sauter, j’en fais tous les jours avant mes entraînement pendant 30 minutes.

Une journée type : le mardi
8h: Réveil
8h15 10h15: cours STAPS en visio et petit déjeuner
10h15-11h30 : travail personnel
12h : déjeuner
14h-15h30 : entraînement
16h-17h30 : Cours STAPS en visio
17h30-19h : travail personnel
19h30 : étirement abdos électro-stimulation pour la récup
20h30 : dîner
23h30 : coucher

“Ce confinement nous oblige à adapter nos entraînements et à travailler d’autres aspects de l’athlétisme. Je vais donc courir sur des petites distances, faire des bondissements, des séances de sprint (sur piste car j’ai la chance d’habiter à côté d’un stade (stade à moins d’1 km)), ainsi que les séances de PPG proposées par Romain CARLES disponibles sur le site et des séances de cardio trouvées sur YouTube… », renchérit Elen SOURICE, javelotteuse et perchiste.

Edouard CATALA, sauteur en longueur qui vient de réaliser un peu plus de 7m fin septembre nous livre son fonctionnement : « A l’annonce du confinement, je me suis directement dit qu’il fallait que je rentabilise ce temps. Alors j’ai commencé à travailler vraiment ma pliometrie, ma proprio (équilibre général du corps) et ma souplesse. Exemple de journée type : je me lève vers 9-10h pour les cours en visio avec la fac, puis je m’étire 10 min les grands groupes musculaires. Entre temps je m’occupe avec mes autres passions puis en fin d’après midi je fais de plio : 50 à 100 bondissements totaux en séries de drops jump (40 à 50cm de haut) avec échauffement en corde à sauter et transition de série avec corde aussi. 

Parfois je favorise le footing 15-20min en échauffement. Généralement, je termine en m’amusant à mesurer ma détente (cf : application « My jump 2 ») pour voir les progrès et donc garder la motivation jour après jour. 

Puis le soir je mets mes cours de fac au propre avant de m’étirer minimum 30 min pour gagner en souplesse. 

Le confinement aura finalement peut être des effets positifs sur ma souplesse et le développement de ma force pliométrique mais hâte de reprendre la compétition. » 

Ce à quoi Clémentin DEROUSSEAUX, coureur de 110 m haies, rajoute : “J’essaie de m’entraîner tous les jours en gardant tout de même un jour de repos!  Lors de mes « grosses séances » j’essaie de faire 150 bondissements en pliometrie, 5 séries d’un tirage de pneu suivi d’un sprint. Je termine par un peu de renforcement musculaire. Lors de mes séances un peu plus « tranquille » je fais toujours autant de bondissement et j’essaie de faire du travail d’appuis dans le sable, derrière chez moi!  Je fais tous les jours du renforcement musculaire (abdos, gainage, pompes…)”.

Tous essaient de maintenir le lien avec leurs entraîneurs, de garder la motivation pour continuer à progresser et rendre réalité leur rêve de haut niveau ou tout simplement le maintien d’une activité physique dans un cadre de santé comme les séances d’ athlé santé réalisées sous format visio. Cela n’est pas simple. Déjà des voix s’élèvent pour permettre au monde sportif de pouvoir retrouver un cadre réaliste d’entraînement, réouverture des stades, des gymnases tout en respectant un cadre sanitaire fiable. (lettre de 45 députés à la ministre déléguée aux sports). Du plus jeunes de nos athlètes à nos adultes les plus expérimentés, la pratique sportive associative est un élément essentiel de leur vie, où on retrouve engagement, citoyenneté, humanisme. Espérons que l’équilibre que leur procure leur engagement dans la pratique sportive sera vite retrouvé par la possibilité donnée aux associations sportives de reprendre le chemin des installations sportives.

Laurence GOUYA-QUERARD

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